Olsen : "Notre approche est la bonne"

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Avec 19 années de service comme international et 13 en tant que sélectionneur du Danemark, Morten Olsen est un modèle de dévouement à une sélection nationale. Olsen a été le premier Danois à atteindre la barre des 100 sélections. Comme sélectionneur, il a largement dépassé le seuil des 100 matches aux commandes du Danemarkdepuis sa prise de fonction en 2000. Il compte aujourd'hui parmi les sélectionneurs les plus anciens du circuit à la tête d'une même équipe.
L'un des pires souvenirs de sa longue carrière de sélectionneur du Danemark est la défaite 4:0 subie à domicile face à l'Arménie dans les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™. Ce résultat, qualifié "d'incompréhensible" par le technicien, semblait avoir mis un terme prématuré aux espoirs danois de vivre une troisième Coupe du Monde sous l'ère Olsen.
Mais depuis, l'équipe du Danemark a rebondi en allant s'imposer deux fois d'affilée à l'extérieur, la deuxième fois en Arménie. Après cette revanche, et à deux journées de la fin des qualifications, les Danois pointent à la troisième place, à une longueur seulement de la Bulgarie, deuxième. Pour leurs deux dernières sorties, ils accueilleront successivement l'Italie et Malte. Au micro de FIFA.com, le sélectionneur du Danemark reconnaît que ses joueurs ne sont plus maîtres de leur destin, avant d'ajouter qu'ils ont les ressources pour faire en sorte que cette campagne préliminaire en dents de scie se termine bien.
Dans cette compétition préliminaire, on a vu le Danemark alterner le meilleur, comme la victoire 3:0 en République tchèque, et le pire, avec la défaite 4:0 à domicile face à l'Arménie. Comment expliquez-vous cela ?En Italie, nous avons été battus 3:1 et c'était mérité. Cela peut toujours arriver contre une équipe aussi forte. Mais dans les autres matches, nous avons toujours réussi à nous créer pas mal d'occasions. Notre plus gros problème, de loin, est la finition. Je le répète : nous avons produit du bon football, mais nous avons payé cher quelques grosses erreurs défensives et notre manque d'efficacité chronique devant le but adverse. Nous devons absolument rectifier cela mais sinon, notre approche est la bonne.
Au moment d'aborder ces deux dernières journées, vous restez sur deux victoires à l'arraché, en Arménie et à Malte.
Ces deux matches nous ont remis en selle, c'est certain. Après notre résultat catastrophique à domicile contre l'Arménie, nous nous sommes redonné les moyens d'espérer. Mais il ne faut pas y voir autre chose. Il s'agit d'un espoir, rien d'autre. Cela dit, je suis optimiste quand je vois l'effectif dont je dispose pour ces deux matches. Tout au long de ces qualifications, nous avons eu pas mal de blessés. Je crois d'ailleurs que c'est la première fois que l'effectif est au grand complet. Cela me rend confiant et optimiste, car lorsqu'il dispose de tous ses internationaux, leDanemark est une équipe solide.
La deuxième place va se jouer entre vous et la Bulgarie, qui possède pour l'instant un point d'avance sur vous. LeDanemark part-il avec un handicap ?Oui, à partir du moment où nous ne nous sommes plus maîtres de notre destin. Nous savons que nous devons gagner nos deux matches. Après, nous devrons espérer que les autres équipes réussissent à prendre des points contre la Bulgarie. Comme entraîneur, il est évidemment plus confortable d'avoir toutes les cartes en main. Mais nous nous sommes mis nous-mêmes dans cette situation et nous devons l'assumer.
Le premier de ces deux matches aura lieu vendredi, contre l'Italie. Pensez-vous pouvoir bénéficier d'une baisse de motivation de la part des Italiens étant donné qu'ils sont déjà qualifiés ?Je ne pense pas, non, pas du tout. Quand vous rencontrez une équipe de classe mondiale, avec des joueurs de classe mondiale, s'il y a bien une certitude, c'est qu'ils feront preuve d'un professionnalisme total. Ils auront à cœur de montrer pourquoi ils se sont qualifiés aussi tôt. Quelle que soit la composition de l'équipe, même s'il y a un ou deux jeunes, tous les Italiens voudront prouver qu'ils méritent d'aller à la Coupe du Monde.
Vous avez dépassé les 100 sélections en tant que joueur et vous êtes bien au-delà de cette barre comme entraîneur. Une telle expérience pèse-t-elle dans la balance au moment d'aborder des rencontres cruciales, comme c'est le cas en fin de campagne qualificative ?Disons que l'expérience permet de savoir à quoi s'attendre, c'est certain. Cela dit, le plus important n'est pas l'expérience de l'entraîneur, mais celle des joueurs. Il est essentiel d'avoir des gars qui ont déjà vécu ce genre de situations. Heureusement pour nous, nous avons dans notre effectif pas mal de joueurs qui ont déjà connu la Coupe du Monde, l'Euro, ou des campagnes qualificatives difficiles. Ils ont déjà joué des matches très importants ensemble, ce qui me permet de penser qu'ils vont bien gérer le stress. À partir du moment où ils ont déjà réussi à relever ce type de défis, je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas y arriver cette fois-ci.
Christian Eriksen, l'un des grands espoirs du football danois, vient de signer son premier contrat avec un club de très haut niveau en rejoignant Tottenham Hotspur. Voyez-vous ça comme une étape positive pour son développement ?Tout à fait. Christian était déjà avec nous à la Coupe du Monde en 2010 et depuis, il a toujours été très important pour nous. À 21 ans, il a plus d'une trentaine de sélections avec le Danemark, ce qui en fait un monstre d'expérience pour son âge. En plus, le public aime le voir sur le terrain, car il a un style plaisant. Je suis certain qu'il va jouer un rôle important en sélection danoise pendant de nombreuses années encore.
Eriksen est le prototype du joueur très technique que le Danemark semble produire régulièrement depuis votre génération. Comment expliquez-vous cela ?C'est tout simplement dû à notre philosophie du football. Nous sommes un petit pays, mais nous travaillons énormément pour produire des joueurs élégants balle au pied et doués sur le plan technique. Christian en est un exemple flagrant et quand on regarde nos sélections de jeunes, on s'aperçoit qu'il y a d'autres garçons avec le même style et le même profil.
L'enjeu de la qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA est particulièrement important pour le Danemark, en termes de fierté et d'humeur pour vos compatriotes. Cela vous donne-t-il une responsabilité supplémentaire, à vous et à vos joueurs ?Sans aucun doute, oui. C'est un honneur de représenter son pays, mais aussi une responsabilité. Le plus important est que les joueurs utilisent cette responsabilité de façon positive. Il ne faut pas que cela vous pèse. Il est important de penser avant tout à prendre du plaisir au football, à ce que vous faites. Sans cela, il est impossible de bien jouer.

En conclusion, qu'est-ce que cela signifierait pour vous de participer à une Coupe du Monde de la FIFA au Brésil ?Je l'ai dit dès le premier match de qualifications : même si chaque Coupe du Monde est particulière et constitue un sommet dans la carrière d'un footballeur, certaines Coupes du Monde sont encore plus particulières que d'autres. Une Coupe du Monde au Brésil, c'est la cerise sur le gâteau. Pour ma génération, le meilleur football et la Coupe du Monde sont tous les deux synonymes de Brésil. Je sais que cette Coupe du Monde sera merveilleuse et c'est pourquoi nous voulons absolument y être.
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